ça se passe en centre-ville
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Mot de Pierre Creuzet, Directeur Général de Centre-Ville en Mouvement
“Le mercredi 14 octobre, un grand séminaire s’est tenu au Ministère de l’Économie et des Finances dans le Centre Pierre Mendès-France. Celui-ci a eu lieu dans le cadre de notre contribution à la COP21. Les débats, de très haut niveau, ont permis de mettre en lumière le centre-ville en France comme moteur essentiel de la ville durable et de la lutte contre le réchauffement climatique. Le commerce de proximité est essentiel dans ce dispositif et je me félicite vraiment de ce travail. En fin de journée, la réflexion que mène notre association depuis plus de 10 ans, notamment avec les Assises Nationales du Centre-Ville, nous a permis de faire des propositions concrètes. Nous espérons que ces idées seront très vite reprises par les Parlementaires, les Élus locaux…
Grâce à l’ensemble des actions que nous avons menées depuis 10 ans et grâce au public nombreux qui participe à tous nos événements les choses évoluent…
Dans quelques jours vous découvrirez nos propositions concrètes.
Je tenais a remercier le Secrétariat d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire ainsi que la Fédération des Marchés de Gros de France qui nous à offert un fabuleux déjeuner.”
Pierre Creuzet
Synthèse de la Grande réunion
En introduction, Julien Blanc, Directeur de Carbone 4 (cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie carbone), est revenu sur les facteurs du changement climatique et ses enjeux.
Il a tenu à rappeler l’objectif pris par la France de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2050.
Ainsi mis devant nos responsabilités, que peut-être le rôle à jouer des centres- villes dans la lutte contre le réchauffement climatique?
1er débat : « Repenser l’aménagement des Centres-Villes attractifs dans un monde économe en énergies »
Corinne VALLS, Maire de Romainville, Vice-présidente du Conseil Départemental de Seine-St-Denis, Présidente de l’EPARECA
Jacques FERRIER, Architecte Urbaniste Philippe LABRO, Chef de Projet Ville Durable EDF
Louis HENRY, Directeur de Projet Villes et Territoires, Caisse des Dépôts
Betty PASQUINE, Étudiante Master Urbanisme-Aménagement de Paris X-Nanterre sous la direction d’Alexandre NEAGU
Grand témoin du matin : Tom BALTHAZAR, Maire-adjoint de la ville de Gand (Belgique)
Louis Henry a notamment insisté sur le fait qu’il fallait avant tout avoir une vision du centre-ville rêvé avant de pouvoir le mettre en œuvre. Il faut également convaincre qu’une ville durable est une ville agréable.
La Ville de Gand, par exemple, a misé sur une campagne électorale mettant en avant une ville de bien-être pour les enfants. La place publique est alors utilisée pour des zones piétonnes, des terrasses et des parcs pour enfants.
Pour un centre-ville économe en énergie, les experts soulignent qu’il est important de ne pas sanctionner seulement les automobilistes, mais il s’agit bien en revanche de réinvestir l’espace urbain différemment : à Gand existe le principe du « Park and bike », les habitants sont invités à déposer leur voiture, pour utiliser un vélo.
On passe alors de la possession à l’usage : mais l’utilisation ne provoque pas de la frustration, elle amène une nouvelle vision.
Les centres-villes doivent également être pensés en fonction de leur étendue et du nombre d’habitants. Les étudiants de l’Université de Paris-Nanterre ont alors proposé différents aménagements applicables selon la taille de la ville. Par exemple, pour renforcer l’attractivité des petites villes (10000 habitants) , il faut jouer sur les places centrales avec l’implantation de structures modulables pouvant accueillir différents types de commerces ou de services selon la saison.
Il faut retrouver des services uniques en centre-ville qu’on ne retrouve pas ailleurs (à savoir en périphérie).
Il faut créer des actions éphémères inattendues (exemple de la mode des food trucks) car les usagers des centres-villes attendent d’être surpris. L’idée est également de créer plus de lieux de rencontres.
Il faut imaginer le centre-ville en prenant en compte trois éléments : l’eau, le vert, le mouvement.
Par ailleurs, la Ville de Romainville, a notamment mis en lumière un exemple concret en faveur de l’environnement : la collecte de déchets par pneumatique. C’est un système de bornes avec une collecte se faisant par aspiration (seul le verre ne peut pas transiter). Avec une à deux aspirations par jour en fonction du volume de déchets jusqu’au centre de traitement, la Ville a supprimé les bennes à ordures sillonnant la ville, et permet aux locataires de réaliser des économies sur leurs charges. (Plus d’informations sur cette mesure)
Il a été souligné qu’il est nécessaire de reconstruire la ville autour d’une énergie intelligente et de recréer des ambiances urbaines. Il faut se réapproprier la ville. Le centre-ville se définit par son animation et son intensité : il est nécessaire de retrouver une nouvelle vision pour le centre-ville et de faire rêver. Qui dessine le centre-ville? Ce ne sont pas les urbanistes mais LE PIETON qui s’y promène, s’y déplace, sent les ambiances et attend d’être surpris.
Pour conclure cette première table ronde, M. Julien Dossier, fondateur de Quattrolibri a repris 22 points primordiaux pour un climat favorable dans le centre-ville de demain et sortir de l’ « impasse carbone » (minimiser le temps de camion à vide, produire local, l’importance de la place de la culture comme créateur de lien, mode de déplacements doux…).
2ème débat : Diversité commerciale et artisanale « Le commerce de proximité, un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique ? »
Laurent HENART, Maire de Nancy
Louis MOUTARD, Responsable du Pôle Aménagement urbain – Gares et Connexions
Nathalie MOTTE, Maire-adjointe au commerce et à l’artisanat de Mulhouse
Jean-Jacques BOLZAN, Maire-adjoint de Toulouse et Président de la Fédération des Marchés de Gros de France
Matthieu RICHE, Directeur RSE du Groupe Casino
Au travers d’exemples très concrets, les experts et élus ont mis en avant l’importance d’avoir un centre-ville dynamique et attractif.
Le Maire de Nancy a parlé de la requalification du centre historique, question qui anime la Ville depuis les années 80, et de l’importance de la culture et de moments festifs et conviviaux. Nancy accueille par exemple le festival de musiques actuelles, le Nancy Jazz Pulsations avec près de 100 000 spectateurs, et a souhaité organiser un banquet gratuit en plein air couplé à cet événement, et proposer un marché de producteurs locaux.
La Ville de Mulhouse a entrepris de son côté, de nombreux aménagements afin de revitaliser son centre-ville : des zones surprenantes avec l’installation de sculptures sur le trajet du tram ou bien encore un banc de 25m en permanence occupé, offrant un lieu de convivialité unique. L’installation d’enseignes de grandes marques a également contribué à cette revitalisation. Les habitants de Mulhouse profitent en effet de magasins comme H&M, Sandro, ou bien encore Hema… (Plus d’informations).
La ville de Toulouse s’est lancée dans le ravalement de ses façades sur une durée de 5 ans, et aménage des zones de piétonisation.
Le groupe Casino a souligné également ses engagements en faveur de l’environnement. Exemple concret, l’installation de portes sur les meubles froids qui engendre des conséquences positives en termes d’impact énergétique d’une part et améliore également l’image qualité d’autre part.
QUIZ : Se déplacer autrement « Rendre plus pratique la mobilité aux habitants de centre-ville sans polluer »
Emmanuel ACCHIARDI, Directeur-adjoint Villes et Territoires Durables ADEME
Dominique LEBRUN, Coordonnateur Interministériel pour le développement de l’usage du vélo
Jean-Baptiste SCHMIDER, Directeur Général de la coopérative Réseaucitiz
L’après-midi s’est poursuivi sous forme de questions/ réponses chronométrées. En effet, des experts de la mobilité se sont prêtés à un quiz : ils devaient répondre en 1minute, 1minute 30 ou 2 minutes à une question bien précise.
Dans la série de questions, nous pouvons retrouver notamment : Comment circule-t-on aujourd’hui en centre-ville ? Dans quelle mesure ont-progressé les modes doux ? Que représente le déplacement en termes de pollution ? En quoi la voiture peut-elle être responsable de l’étalement urbain ?
En réponse, nous pouvons souligner que la marche est le mode de déplacement le plus important, il représente près de 40% pour la Ville de Paris par exemple.
Les déplacements en voiture sont bien entendus énergivores. Ce mode de déplacement a permis de rallonger les distances, et a offert la possibilité aux personnes d’habiter plus loin.
3ème débat : « La Révolution des usages et des infrastructures dans les Centres-Villes post-carbone »
Danièle PATIER, Vice-présidente de Centre-Ville en Mouvement
Jean-Michel GENESTIER, Directeur Général Adjoint de SNCF Logistics
Benjamin DEMOGE, Directeur du Programme prioritaire Logistique Urbaine de La Poste
Les livraisons sont responsables de 35% des émissions de CO2. Ceci est lié à l’éloignement de plus en plus important des plates-formes et donc à un allongement des distances, et à des déplacements à vide trop nombreux. C’est donc une nécessité de changer la consommation.
Le Groupe La Poste a livré ses axes de travail pour lutter contre ce problème : une plus grande souplesse sur les tournées qui peuvent être modifiées une fois le transport parti, afin qu’elles soient le plus vertueuses possibles, l’assemblage de différents types de colis dans un seul et même transport, l’ouverture d’espaces logistiques plus importants… Benjamin DEMOGE, Directeur du Programme prioritaire Logistique Urbaine de La Poste, souligne que le groupe s’adapte à la ville et aux élus.
La question des réglementations a également été évoquée. Et comme l’a souligné, Mme Danièle Patier, Vice-présidente de notre association, elles doivent être entièrement remises à plat, car nous sommes arrivés à un tel point qu’elles se superposent tel un mille-feuille et viennent contrecarrer la fluidité de la circulation.
En conclusion, nous l’avons bien vu, la Ville est à fortiori le centre-ville se compose d’une pluralité d’acteurs. Quand on décide de réglementer, le modèle économique peut être mis en difficulté. Mais c’est bel et bien la décision politique qui peut faire avancer le monde de demain.
En outre, la question environnementale doit être un atout plutôt qu’une contrainte.
A la fin de cette journée, des propositions très concrètes ont été énoncées par Mme Bernadette Laclais, Députée de Savoie, Présidente de Centre-Ville en Mouvement, et M. Pierre Creuzet, Directeur Général, afin de livrer la vision de l’association sur les leviers à actionner pour faire des centres-villes, des acteurs de la lutte contre le changement climatique.
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Membres du Réseau, retrouvez les enregistrements ainsi que les supports de présentation de la journée en contactant albane.real@centre-ville.org ou thomas.deveux@centre-ville.org
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La notion de densité urbaine est large et contient beaucoup d’éléments.
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