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Rencontre avec Claudine Forey, Manager de la ville de Châteaurenard
Cigales chantantes, lavande, folklore provençal… le décor est planté ! L’imaginaire s’emballe souvent à l’évocation des charmes de la région de Provence. Cette semaine donc, place aux charmes de la cité maraîchère de Châteaurenard, ville de 16 000 habitants ! Surplombé d’un magnifique château féodal, la ville offre un cadre dépaysant au cœur de la Provence.
Rencontre avec Claudine Forey, Manager de la ville qui souhaite au côté de la Municipalité faire vivre le cœur de la cité, et valoriser ses commerces de proximité.
Morgane Grillot : Bonjour Claudine ! Commençons par une question générale pour mieux cerner le commerce de centre-ville de Châteaurenard : quelles en sont ses caractéristiques ?
Claudine Forey : La Ville compte 230 commerces dont 140 en centre-ville. Ce sont principalement des commerces indépendants qui sont implantés en cœur de ville. Un important travail de revitalisation a été effectué depuis 3 ans. Nous enregistrions un taux de vacance important de 27{f59ab8d0ed1dd4d6a051c01e581606e7e9512527126d034342cc38ee5a6c8dd4} en 2013. Un an et demi plus tard, 14 nouveaux commerces ont ouvert leurs portes.
En parallèle, nous nous sommes penchés avec la Ville sur une véritable prospection en faveur des commerces de bouche. Ces commerces, véritables locomotives des cœurs de ville, devaient revenir et investir les locaux vacants.
Aujourd’hui la tendance est vraiment en passe d’être inversée, ils sont nombreux à avoir regagné le cœur de ville : boucher, fromager, traiteur, poissonnier…
Ces commerces de proximité sont un atout pour le centre-ville et permettent d’attirer un flux de clientèle continu. Nous pouvons parler de 60/40 pour la clientèle : 60{f59ab8d0ed1dd4d6a051c01e581606e7e9512527126d034342cc38ee5a6c8dd4} de clientèle locale, 40{f59ab8d0ed1dd4d6a051c01e581606e7e9512527126d034342cc38ee5a6c8dd4} de clientèle extérieure.
De plus, nous avons mis en place le dispositif du droit de préemption depuis 2009 sur les cessions de fonds de commerce et de baux commerciaux, ce qui nous permet de préserver cette diversité commerciale et artisanale de certains secteurs stratégiques du centre-ville.
MG : Quels sont les enjeux actuels pour le centre-ville?
CF : En termes d’action immédiate, une de mes principales missions est de redynamiser et repenser les Halles marchandes. Comment faire pour attirer du monde ? Comment répondre aux attentes des habitants ?
Les Halles sont actuellement peu fréquentées, et l’offre doit être améliorée. Sur 8 étals proposés, 4 sont actuellement occupés. Il faut bien évidemment prendre en compte l’offre des commerces en centre-ville, pour proposer une offre complémentaire et non concurrente.
En concertation avec l’élu en charge du commerce et au centre-ville, nous nous penchons donc actuellement sur l’aménagement des Halles afin de leur redonner une véritable identité. Déjà en termes de communication, leur visibilité doit être renforcée, afin que l’emplacement, les horaires, soient connus de tous. Certains habitants pensent en effet encore que les Halles sont seulement réservées aux professionnels (nb : Châteaurenard accueille le MIN, le Marché d’Intérêt National, réservé exclusivement aux professionnels ce qui est un atout pour l’attractivité de la ville).
Ces Halles centre-ville sont quant à elles bien accessibles au grand public. Elles sont ouvertes du mardi au dimanche, tous les matins de 7h à 13h, et les vendredis et samedis après-midis de 16h à 19h. Le dimanche, un marché provençal prend place autour des Halles et attire de nombreux visiteurs.
Une première action est en cours sur l’amélioration de son esthétisme (nouvelle peinture, nouvelle décoration…). L’idée est également de créer des animations. Autour d’un stand, nous ferions venir des prestataires extérieurs pour créer une dynamique commerciale : dégustations, démonstrations culinaires… Ces animations auraient lieu une fois par mois le samedi matin. Nous aimerions les mettre en place très prochainement.
Mon travail actuellement est d’aller rencontrer des porteurs de projets, pour mettre en place une offre quasi exhaustive. J’axe mes recherches autour d’un caviste, un étal de produits locaux…
MG : Votre travail au quotidien est de faire perdurer un cœur de ville attractif. Comment arrivez-vous à impliquer les commerçants au quotidien pour cet objectif commun?
CF : Réussir à impliquer et motiver les commerçants est le fer de lance de ma mission ! Il est vrai qu’au fil du temps, leur implication est moindre, ils semblent moins mobilisés sur les actions que nous mettons en place pour eux. Il faut trouver des nouvelles formules capables d’attirer leur attention. Je les rencontre déjà personnellement et individuellement en étant très présente sur le terrain.
Je souhaite faire perdurer des actions pour permettre des groupes de travail et que l’on puisse avancer ensemble.
Un travail d’équipe élu/manager a permis de repenser nos actions destinées aux commerçants. Nous allons prochainement tester les « ateliers du commerce », s’appuyant sur des petits groupes de travail, en impliquant environ 8/10 commerçants sur un thème précis. L’objectif étant de les rediriger par la suite vers des formations dispensées par la CCI, avec qui nous travaillons étroitement.
MG : Comment ciblez-vous les thématiques des ateliers ?
CF : Il faut vraiment proposer des thèmes personnalisés qui collent à leurs besoins et attentes. Il est important également de repartir des bases (comme l’accueil, la gestion des stocks…) afin qu’ils se sentent soutenus dans leur quotidien. Dans chaque groupe, j’aimerais faire intervenir 3 commerces « piliers du centre-ville », afin qu’ils apportent leur témoignage, expliquent la démarche qu’ils suivent et qu’ils servent d’exemple (sur le respect des horaires d’ouverture entre autre…).
4 thématiques ressortent suite à nos échanges avec la CCI Pays d’Arles:
– Un atelier portant sur les bases de l’accueil (horaires d’ouverture, visibilité, accueil…)
– Un atelier portant sur les vitrines (présentation, étalage…)
– Un atelier portant sur la gestion des stocks
– Un atelier sur les réseaux numériques
Dès la fin mai, deux ateliers seront proposés par mois. Pour 2017, grâce aux réflexions menées au cours de ces groupes de travail, nous souhaitons élaborer une charte du commerce de Châteaurenard.
MG : Les commerçants disposent-ils d’autres outils concrets mis en place ?
CF : Nous finalisons actuellement un guide à l’attention des commerçants. Ce « guide pratique » servira à les informer de leurs droits et obligations (règlement local de la publicité, charte d’occupation du domaine public, cession des fonds de commerce…) et recensera ainsi tous les éléments nécessaires à l’implantation et au développement de son commerce.
Il se présente sous la forme d’un classeur et de fiches thématiques. Et comme nous souhaitons un document évolutif avec une durée de vie pérenne, chaque fiche aura son flash code. Elles seront ainsi actualisées régulièrement. Les commerçants seront prévenus des nouvelles dispositions par mail et elles seront visibles sur le site de la Mairie.
Par ailleurs, grâce au FISAC, 50 commerçants ont pu bénéficier d’aides financières pour le développement et le maintien de leur activité.
MG : Quels moyens sont consacrés à l’animation commerciale?
CF : La Ville porte une dizaine d’animations ludiques par an, gratuites et ouvertes à tous. Certaines rencontrent un vif succès. Nous essayons bien entendu d’impliquer l’association de commerçants qui œuvre au quotidien pour fédérer de plus en plus d’adhérents. Elle compte d’ailleurs aujourd’hui 70 commerçants, alors qu’elle n’en recensait que 15 fin 2014. Une belle dynamique semble s’enclencher. A chaque évènement, l’association de commerçants nous soutient en proposant si possible une animation commerciale.
Par exemple, en mai aura lieu la 2ème édition du temps fort « Il était une fois à la ferme », en juin un marché potier, et en juillet la 3ème édition de Châto Plage !
Cela sera la 3èmé édition de Châto Plage, et cette année il se tiendra pour la première fois sur deux jours, le vendredi et le samedi. A cette occasion, le centre-ville prend des allures de carte postale de vacances : sable, palmiers, piscine… la transformation est totale ! Nous accueillons 600 à 700 personnes sur la journée, ce qui crée un véritable temps fort en centre-ville.
Nous aimerions aller encore plus loin et que les commerçants jouent véritablement le jeu en s’emparant de l’événement (décoration des vitrines par exemple)… en espérant que cela prenne au fil du temps !
MG : Quels sont les autres moyens mis en place pour attirer les habitants en centre-ville ?
CF : La Municipalité déploie comme je vous l’ai dit d’importants moyens en faveur de la valorisation du commerce de proximité.
A la demande du Député-Maire, une campagne 4×3 va être lancée dès le 26 avril au profit de nos commerçants de cœur de ville, jusqu’à 40 km à l’extérieur de Châteaurenard. L’objectif étant véritablement de les valoriser, et d’informer les habitants qu’ils ont tout à gagner de venir consommer en centre-ville. 3 grandes campagnes seront lancées successivement et relayées sur de nombreux supports : celle de fin avril, puis juin et septembre. Au total, 20 000 € sont consacrés à cette opération.
De même pour leur faciliter l’accès centre-ville, nous mettons à leur disposition un parking sous-terrain totalement gratuit. Nous sommes quasiment l’une des seules communes de moins de 20 000 habitants à mettre à disposition une offre de stationnement gratuite si importante. L’offre concerne 350 places disponibles en sous-terrain, avec un accès direct au cœur de ville. Avec le stationnement gratuit et les zones bleues, près de 950 places gratuites sont accessibles dans tout le centre-ville.
Cette politique de stationnement est véritablement en accord avec la volonté municipale de créer un flux important et constant en cœur de ville de Châteaurenard.
MG : Un grand merci pour le temps que vous nous avez consacré !
©crédit photo Ville de Châteaurenard
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