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Rencontre avec Frédéric CHARPENTIER, Manager du Centre-Ville de Poissy et Directeur Général Délégué de la Société d’Economie Mixte d’Aménagement de Poissy (SEMAP)
En 2014, le Maire de Poissy a nommé Frédéric CHARPENTIER Directeur Général Délégué de la Société d’Economie Mixte d’Aménagement de Poissy (SEMAP).
Sa mission : Mettre en œuvre le volet commerce du programme municipal.
« Centre-Ville en Mouvement » est parti à la rencontre de Frédéric avec qui l’association avait noué contact lors de ses précédentes fonctions de Manager de Centre-Ville à Montrouge (92).
Patrick NICOLAS : Poissy : c’est pour toi, Frédéric, un retour aux origines ?
Frédéric CHARPENTIER : En effet, je reviens à Poissy où j’ai effectué une première partie de ma carrière au sein des services de la collectivité. J’y ai occupé successivement les fonctions d’Animateur FISAC, de Manager du Centre-Ville et de Chef du Service Commerce. Mon retour, après une expérience enrichissante à Montrouge se fait dans un tout autre cadre…
PN : Justement, peux-tu nous expliquer ton positionnement et l’objet de ta mission ?
FC : Le Maire a souhaité que j’endosse à nouveau le costume de «Manager» mais dans un registre différent afin de me donner des moyens accrus pour remplir ma mission. Il a donc rattaché mon poste à la SEMAP : une société d’économie mixte communale chargée d’exploiter des locaux à vocation économique (type hôtels d’entreprises et pépinières). Cette SEM, grâce aux moyens financiers dont elle dispose, pourra procéder à l ‘acquisition de fonds de commerces ou de murs commerciaux.
PN : Quel est le cadre juridique de cette intervention ?
FC : La SEMAP intervient dans un cadre privé sur ses fonds propres. Notre société, dont l’actionnaire principal est la Ville de Poissy, conduit des projets d’intérêt public. La particularité de la SEMAP est d’intervenir sur des opérations hors marchés et d’accepter des rendements moindres que les opérateurs privés. Pour autant, il n’est pas interdit de faire des bénéfices !
PN : Quelles sont les opérations pour lesquelles vous êtes intervenus ?
FC : La première opération que nous ayons menée concerne un local vacant de 50 m2 situé face à la Mairie. Nous nous sommes opposés à l’installation d’une auto-école sur cet emplacement stratégique pour privilégier une activité susceptible de générer de l’animation urbaine. Nous avons ainsi travaillé avec un restaurateur pour permettre l’installation d’un « Bar à Tapas » qui a ouvert ses portes en juillet 2015.
PN : En quoi, précisément, a consisté votre intervention ?
FC : Par le biais d’un appel à projet nous avons pu sélectionner un candidat particulièrement motivé. Nous l’avons ensuite accompagné pour d’importants travaux de restructuration (création d’une extraction et d’une cuisine en sous-sol) et travaux d’extension avec la création d’une terrasse de 63 m2 sur le domaine public. Mais, nous sommes également intervenus, à d’autres reprises, pour accompagner la cession de fonds de commerces.
PN : Qu’est-ce qui conditionne votre intervention en cas de mutations ?
FC : Nous sommes très regardant sur la nature des commerces afin de respecter un équilibre et de diversifier autant que possible l’offre commerciale. Dans le centre-ville, nous ne souhaitons, par exemple, pas voir s’installer des coiffeurs, des banques, des assureurs ou de la restauration rapide. Ces commerces sont déjà représentés, ils ne génèrent pas nécessairement de l’animation urbaine et peuvent créer des conflits. Ils appauvrissent notre centre-ville.
PN : Quels sont les moyens à votre disposition ?
FC : Nous privilégions avant tout le travail en amont avec les commerçants. La relation de fond que nous avons établie avec les commerçants et les intermédiaires, ainsi que notre présence sur le terrain nous permet généralement d’être tenus informés des mutations à venir. Par ailleurs, la ville nous adresse systématiquement toutes les demandes d’autorisation préalable de travaux ou de modifications d’enseignes. Cela nous permet d’être informés de ce qui bouge.
PN : Et quand la vente est déjà signée ?
FC : La ville peut activer son droit de préemption sur les baux commerciaux mais la négociation reste l’arme la plus efficace. Nous essayons également d’apporter des solutions afin que le vendeur ne se retrouve pas en difficulté. Nous avons, par exemple, procédé au rachat d’un bail commercial d’une boutique d’ameublement destinée initialement à un agent immobilier pour un montant de 15,000 euros. Après un bref temps de portage, nous sommes parvenus à le revendre quelques semaines plus tard à une bijouterie fantaisie pour un montant de 30,000 euros. Nous sommes également intervenus pour mettre en relation un libraire partant à la retraite avec un commerce de décoration de la maison, évitant ainsi l’installation d’un nouveau maraîcher sur la ville.
PN : La collectivité a-t-elle usé de son droit de préemption commercial ?
FC : En tous cas, elle a été contrainte de brandir cette menace à plusieurs reprises ! Il s’agit d’un outil juridique très efficace pour négocier mais l’objectif n’est pas d’acquérir systématiquement. D’ailleurs, la SEMAP deviendra prochainement délégataire de ce droit de préemption afin de renforcer son efficacité. Nous deviendrons ainsi une des premières SEM à bénéficier du nouveau décret du 24 juillet 2015.
PN : Quels sont les projets importants sur lesquels vous travaillez aujourd’hui ?
FC : Nous travaillons à l’installation de boutiques éphémères pour occuper les locaux vacants, dans l’attente de leur reprise. Nous avons monté un partenariat avec l’association POL’ART qui a permis l’installation d’une Galerie d’Art dans une agence bancaire. Cette association bénéficie d’une convention d’occupation précaire à titre gratuit et réalise en contre partie les quelques travaux de nettoyage, de mise en peinture et d’illumination nécessaires. Nous souhaitons développer ce type d’interventions qui ne coûte rien à la Ville et permet l’animation de ses rues et la mise en valeur de ces locaux commerciaux.
FC : Le Maire souhaite faire de la place du marché un lieu de vie et d’attraction permanent. Son idée est de permettre l’installation de brasseries et de concepts innovants dans des kiosques installés à demeure sur la place. Je travaille actuellement avec un architecte-urbaniste pour définir les conditions d’implantations de ces constructions modulaires avant de lancer un appel à projet auprès d’éventuels candidats preneurs. Le principe est celui d’une concession accordée aux commerçants sur le domaine public pour y construire ces kiosques selon un cahier des charges très précis.
PN : Nous serons très heureux de suivre ce projet qui fait écho aux propositions formulées par « Centre-Ville en Mouvement » dans le cadre de la réflexion menée sur le Centre-Ville de demain. En attendant, nous te remercions vivement pour cet entretien et te souhaitons bonne chance pour la suite de tes projets. A bientôt.
Retrouvez Frédéric Charpentier en livechat de 10h à 11h sur la plateforme : http://www.le-reseau.info/chat/
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