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Rencontre avec Guillaume Batho, chargé de mission commerce au sein de Laval Développement
Laval Agglomération compte près de 100 000 habitants au cœur du Grand Ouest. Sa situation privilégiée à proximité de la Normandie, de la Bretagne, bientôt confortée par l’arrivée de la LGV, confère son attractivité au territoire.
Actuellement en pleine réflexion stratégique visant à repenser l’attractivité de son centre-ville, Laval va connaître dans les années à venir de profondes mutations. Guillaume Batho, chargé de mission commerce au sein de Laval Développement nous livre quelques pistes à l’étude actuellement.
Morgane Grillot : Comment se construit la stratégie de développement du commerce à l’échelle de l’Agglomération ?
Guillaume Batho : J’évolue au sein de Laval Développement, l’agence de développement économique de l’agglomération de Laval, en tant que chargé de mission commerce.
La particularité de cette structure est sa volonté de définir une politique stratégique de développement du commerce à l’échelle de l’Agglomération pour agir sur des questions propres au centre-ville, à la périphérie, à la proximité…
La création de mon poste résulte d’un cheminement logique, portant sur la nécessité de poser les bases d’un équilibre territorial. L’objectif étant à terme de trouver un équilibre entre le développement de la périphérie et le centre-ville, et donner un nouveau souffle à ce dernier.
Depuis ma prise de fonction, je m’exerce donc à mettre tout à plat pour dresser un diagnostic, et écrire une véritable stratégie commerciale, base qui va permettre cette complémentarité entre le centre-ville et la périphérie. Comme je vous le disais précédemment, un travail particulier est porté sur l’hyper-centre, et notamment sur la place centrale de Laval et les deux rues numéro 1 avec une politique d’aménagement global de l’espace public et de densification du secteur afin de recréer un espace fort en attractivité.
M.G : Pouvez-vous me dresser les spécificités du centre-ville de Laval ?
G.B : Nous enregistrons un faible taux de vacance commerciale (- de 5{f59ab8d0ed1dd4d6a051c01e581606e7e9512527126d034342cc38ee5a6c8dd4}) avec un nombre d’enseignes nationales relativement élevé. Cependant le nombre de commerces restent encore trop peu important (260 commerces environ dans l’hyper centre-ville), nous voulons le conforter en permettant l’accueil de nouveaux commerces en proposant des surfaces adaptés à certains concepts et enseignes absents de l’agglomération.
Une autre spécificité du centre-ville est marquée par cette rupture des deux principales rues commerçantes situées de chaque côté de la rivière. Cette rupture est renforcée par la place du 11 novembre, caractérisée par ses parkings, ses voies de circulation, et sa végétation dense. L’objectif est de parvenir à instaurer une continuité commerciale entre ces deux rues, et de redonner de la visibilité aux commerces et aux Halles. Il n’y a en effet pas de véritable circuit marchand, nous voulons retisser du lien entre les différents lieux. Nous avons par exemple le seul multiplexe du territoire en cœur de ville, mais il donne sur un parking. Il faut repenser les lieux pour un espace plus convivial.
M.G : Quels sont donc les aménagements à venir pour mettre en œuvre cette métamorphose souhaitée ?
G.B : Nous allons engager en 2017 une vaste réflexion visant à aboutir à un projet urbain et commercial de dynamisation de notre centre-ville. Tout ce travail fera l’objet d’échanges étroits avec les habitants et commerçants du territoire afin de débattre sur les grandes questions portant sur le nouveau visage du cœur de ville ; quel projet architectural pour la place ? Ses usages ? Comment concilier les périodes de travaux sans nuire à l’activité commerciale ? Comment repenser le schéma de circulation, l’offre de stationnement… Nous voulons tendre vers un centre-ville plus apaisé, plus propice aux flâneries.
Ces projets de développement doivent servir à lutter contre l’évasion commerciale vers les métropoles environnantes (Rennes, Angers, Le Mans). En périphérie, le développement de nouvelles surfaces commerciales est contrôlé, l’objectif étant de permettre l’accueil d’enseignes et de concepts complémentaires au centre-ville.
M.G : Quels sont les autres grands projets venant dynamiser Laval?
G.B : L’arrivée de la Ligne à Grande Vitesse reliant Paris-Rennes est sans conteste une nouvelle opportunité pour la ville de Laval. Non seulement, elle va permettre de relier la capitale en 70 min, ou bien encore Rennes en seulement 24 min (moyenne de 35/40 min actuellement), mais également l’arrivée d’un nouvel afflux de voyageurs soit près de 800 000 usagers supplémentaires d’après les estimations. Cette opportunité conditionne les projets de la Ville avec notamment une volonté de réaménager le pôle gare, et de travailler sur une desserte optimale du centre-ville.
La ville de Laval a également développé une stratégie de projet urbain à long terme avec la réhabilitation d’un ancien site militaire (cédé par l’Etat pour 1€ symbolique à la Ville en 2011). Ce site du quartier Ferrié se situe à environ 800 mètres du centre-ville de Laval. Sa surface foncière du site est de l’ordre de 50 hectares. Les orientations stratégiques suivent la volonté de créer un véritable pôle urbain à proximité du centre-ville parfaitement inséré dans le tissu environnant, et bien desservi, ce qui permettrait également de lutter contre l’étalement urbain et d’apporter une nouvelle offre de logements.
M.G : On parle beaucoup actuellement des mutations bouleversant le monde du commerce. Est-ce que la labellisation Laval French Tech influe a une influence au niveau de votre territoire et des nouveaux enjeux du commerce ?
G.B : Cette labellisation permet d’apporter une reconnaissance nationale et une visibilité internationale aux entreprises technologiques, aux startups… Au niveau du territoire, une certaine émulation en matière de numérique, de nouvelles technologies s’est toujours ressentie. Laval a d’ailleurs été l’une des premières villes de taille moyenne à se doter d’une technopole (dès 1996). Avec le Salon de la Réalité Virtuelle qui accueille chaque année depuis 1998, plus de 10 000 visiteurs venus du monde entier, Laval s’est positionnée comme la Capitale de la Réalité Virtuelle. Autre exemple concret: en centre-ville, nous avons le concept de boutique Neoshop. Il propose au grand public des produits innovants développés par des startups. Une boutique permet d’offrir une visibilité à ces innovations et d’accompagner les jeunes entreprises dans la phase de commercialisation, qui peuvent faire un test grandeur nature en se confrontant aux consommateurs. L’ensemble des observations et des remarques de ces derniers sont transmises aux startups leur permettant d’améliorer leurs produits, de réajuster le design, le prix… en vue d’une distribution à plus grande échelle.
©photo Kevin Rouschausse
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